Partie prenante de la nouvelle vision de la Fédération catholique romaine neuchâteloise, son administratrice, Sonia Wyss, coordonne les actions et réflexions des acteurs de la Fédération. Elle met ses compétences administratives et RH au service de la pastorale afin d’envisager sereinement l’avenir de l’institution neuchâteloise.
Texte et photos par Myriam Bettens
Les graphiques, les statistiques, les bilans de fin d’année ou les budgets n’ont presque plus de secrets pour Sonia Wyss. Elle admet tout de même bien volontiers se situer encore « dans une phase d’apprentissage ». En effet, la nouvelle administratrice de la Fédération catholique romaine neuchâteloise avait plus l’habitude des humains que des chiffres. Engagée par l’organe financier de l’Eglise catholique neuchâteloise en 2013 pour s’occuper des ressources humaines, elle est nommée en début d’année 2020. « Cela s’est fait naturellement. Je reprenais des dossiers ici et là, puis on m’a demandé si je désirais reprendre le poste », déclare-t-elle. Sonia Wyss considère son rôle comme une manière de rendre « la vie plus facile administrativement parlant aux acteurs de terrain ».
Ce n’est pas toujours aisé, car le grand défi auquel l’administratrice doit faire face concerne les contributions ecclésiastiques. « Nous devons réfléchir comment continuer à financer les actions pastorales à l’avenir », précise-t-elle. Depuis quelques années déjà, le montant de ces contributions volontaires ne cesse de s’éroder. Dans un canton où il n’est pas obligatoire de participer à l’impôt ecclésiastique, la Fédération catholique romaine neuchâteloise déploie des ressources jusque-là insoupçonnées pour atteindre la population. « Nous désirons encore améliorer notre communication auprès des Neuchâtelois, car il est extrêmement important de mettre en avant la fonction d’utilité publique de l’Eglise », affirme Sonia Wyss. Mais ce n’est pas le seul axe sur lequel l’organe financier de l’Eglise catholique romaine neuchâteloise désire s’investir. « Nous prospectons aussi dans la recherche de fonds, la mutualisation des coûts avec d’autres cantons et l’investissement immobilier », détaille-t-elle. Une problématique qui touche également les deux autres Eglises sœurs du canton : les réformés et les catholiques chrétiens. « Cette réalité nous rapproche et je pense que cela nous pousse à entreprendre plus d’actions œcuméniques. »

D’ailleurs, au début de l’automne dernier, Sonia Wyss a retrouvé les représentants de ces deux Eglises lors d’une commission financière inter-Eglises. Il était question d’étoffer le petit guide distribué avec la déclaration fiscale, cela afin de permettre aux contribuables une meilleure compréhension des enjeux de l’impôt ecclésiastique. Elle avoue avec un petit sourire qu’« elle n’est pas certaine que la planification des budgets puisse intéresser les lecteurs de L’Essentiel », mais relève qu’elle a trouvé auprès de la Fédération catholique romaine neuchâteloise un employeur en phase avec ses valeurs. Même si parfois, « on [la] prend pour la secrétaire en charge du procès-verbal lors de certaines séances », elle estime qu’« avoir choisi une femme en qualité d’administratrice permet une dynamique bénéfique et plus en phase avec son temps ». Ce n’est certainement pas la représentation de cet autre personnage féminin, veillant discrètement depuis le rebord de la cheminée et également choisi pour accomplir une mission de taille, qui contredirait la principale intéressée.